À ne pas manquer... Sheila Bridges x Wedgwood 

L’architecte d’intérieur afro-américaine Sheila Bridges était amatrice de la toile française traditionnelle, des imprimés colorés aux motifs pastoraux, popularisée au XVIIIe siècle. Mais impossible d’en trouver une qui soit en phase avec son histoire et son patrimoine. Alors en 2005, elle crée sa propre toile, la toile de Jouy Harlem. Résultat : elle imagine un tissu et du papier peint dépeignant des personnages noirs pour « s’attaquer aux stéréotypes communément associés aux Noirs, tout en conservant un côté festif ».

Dix-sept ans plus tard, son amour de l’histoire, de la nature et de la culture noires donne vie à une collaboration avec Wedgwood, la luxueuse et très emblématique marque d’arts de la table britannique. On y trouve des pièces de porcelaine anglaise ornées de la célèbre toile Harlem. Incongrue de prime abord, cette collaboration repose en fait sur des bases communes. Au XVIIIe siècle, Josiah Wedgwood, entrepreneur et créateur de la marque, joua un rôle actif dans le mouvement antiesclavagiste britannique. Créé à l’origine en 1787 et représentant un esclave enchaîné, genou à terre, entouré de la devise « Am I not a man and a brother » (Ne suis-je pas un homme et un frère), le médaillon abolitionniste de Wedgwood fut distribué partout en Grande-Bretagne pour diffuser le message antiesclavagiste. À propos de Wedgwood, Bridges commente : « J’aime la manière dont il était disposé à utiliser son expertise, sa position sociale et ses privilèges pour créer quelque chose de beau et de significatif, tout en prenant position contre une pratique qu’il considérait comme condamnable. » Sheila Bridges x Wedgwood est disponible exclusivement sur Bloomingdales. La collaboration sera en vente chez Wedgwood fin 2022. Funmi Fetto est directrice globale de rédaction de Service95 et collaboratrice de rédaction pour le Vogue britannique